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L’histoire de l’Observatoire du Pic du Midi commence en fait à environ 300 mètres en dessous du sommet, au col de Sencours, où une station météorologique provisoire est installée en 1873. Les deux meneurs de ce projet d’initiative privée sont un général à la retraite, Charles Champion du Bois de Nansouty, et un ingénieur, Célestin-Xavier Vaussenat. Nansouty séjourne pendant huit ans au col de Sencours, où il fait des observations météorologiques de routine, et Vaussenat sillonne le pays à la recherche d’un financement pour la construction de l’Observatoire définitif.

La construction de l’Observatoire du Pic du Midi, situé à une altitude de 2876 mètres, commence en 1878 et dure quatre ans, parce que les travaux ne peuvent se faire que pendant les quelques mois où le sommet n’est pas couvert de neige et aisément accessible à pied par les porteurs ou à mulet, entre la fin juillet et la mi-octobre. Le principal souci des fondateurs de l’Observatoire est de protéger les ouvriers de la foudre qui s’abat fréquemment sur ce pic isolé. Plusieurs paratonnerres sont érigés et reliés par un épais câble métallique de plus d’un kilomètre au lac d’Oncet voisin. L’Observatoire est inauguré au mois d’août 1882.

Vaussenat est avant tout un ingénieur. Il consacre tout son temps et son énergie à développer l’Observatoire. Il rase les alentours du sommet pour y aménager des terrasses, construit un bâtiment de stockage (appelé par la suite bâtiment Vaussenat) et le fameux “blockhaus” sur lequel sont installés les instruments de mesure météorologiques. Comme les terrasses sont couvertes de plusieurs mètres de neige huit ou neuf mois sur douze, il creuse aussi un tunnel pour accéder commodément en toute saison au blockhaus à l’heure des relevés météo.

C’est également au début du siècle que Benjamin Baillaud, alors directeur de l’observatoire de Toulouse, décide de construire un télescope au Pic. Il connaît bien ce site et ses avantages pour avoir souvent participé à son inspection annuelle. Mais il veut d’abord s’assurer par lui-même du bien-fondé de cette réputation du Pic pour les bonnes images. Il y installe une petite coupole provisoire sous laquelle il pose une monture pouvant accommoder plusieurs tubes de petits télescopes, puis il passe plusieurs étés avec des membres de son personnel à conduire des tests astronomiques. Ils concluent que les images sont souvent bonnes et parfois excellentes.

Baillaud obtient alors des crédits pour la construction d’une coupole, d’un télescope de 50 centimètres de diamètre et d’une maison pour les astronomes visiteurs. Les travaux commencent après la saison d’été de 1904. En 1906, la coupole est terminée et le télescope, construit dans un atelier parisien, est amené à Bagnères par chemin de fer, puis au col du Tourmalet par char à bœufs. De là, les 22 caisses, pesant entre 300 et 800 kilos, sont transportées au sommet par une douzaine de soldats d’un régiment d’artillerie de Tarbes. Les difficultés sont telles que, au bout d’un mois d’efforts, ils ne parviennent qu’au col de Sencours. Les caisses y passent l’hiver et le télescope n’est au sommet qu’en septembre 1907. Un autre été est nécessaire pour le monter et le rendre opérationnel.

Jules Baillaud entreprend un ambitieux programme de rénovation de l’observatoire, la construction d’un téléphérique pour résoudre les problèmes d’accès et celle d’une ligne électrique depuis la vallée pour remplacer la batterie d’accumulateurs, une source faible et peu fiable d’énergie. Mais ces projets sont à peine ébauchés lorsqu’éclate la guerre, presque tout le personnel est mobilisé.

Jules Baillaud cherche d’abord à rénover le télescope existant, dont le miroir est de qualité médiocre. Il négocie avec René Jarry-Desloges, un riche astronome amateur propriétaire d’un bon objectif de 50 centimètres, mais celui-ci est très réticent à prêter sa précieuse pièce optique. L’imminence de l’opposition de Mars en 1941 oblige les astronomes à trouver une solution rapidement, il emprunte l’objectif de 38 centimètres de l’observatoire de Toulouse, avec lequel ils font d’excellentes observations de Mars qui les convainquent de trouver une solution permanente.

Le réfracto-réflector, rebaptisé “lunette Baillaud”, utilisé avec beaucoup de succès jusqu’à la fin des années soixante pour mesurer avec précision le diamètre des planètes, pour cartographier leur surface, pour étudier les taches à la surface des satellites de Jupiter, pour cartographier la Lune. Il faudra attendre les observations spatiales pour faire mieux. Cet instrument sert également pour l’observation quotidienne de la couronne solaire, pour prévoir la qualité des communications terrestres dans le domaine radio.
La fin de la guerre voit cependant se réaliser les autres projets de Baillaud, la ligne à haute tension et le téléphérique.

La ligne à haute tension depuis la station d’Artigues est construite entre 1945 et 1949. La ligne est souterraine sur tout son parcours depuis la Mongie, pour respecter les sites classés du Tourmalet et de la vallée du Bastan. Cette ligne de 10 000 volts est mise en service le 18 novembre 1949. La tension est augmentée en 1954 pour permettre aux expériences de rayons cosmiques de disposer de plus de puissance pour leurs électro-aimants.

La construction du téléphérique est précédée par celle d’un câble transporteur en 1945- 47. Ce moyen de transport provisoire est constitué d’un câble tracteur qui tire une benne à ciel ouvert soutenue par un câble porteur fixe. Il sert au transport du ravitaillement et du gros matériel pour le Pic, mais aussi des matériaux de construction du téléphérique définitif. Par contre, à de rares exceptions près, il n’est pas utilisé pour le transport du personnel.

Le téléphérique, inauguré le 23 décembre 1951, marque la fin d’une époque, la fin des portages à dos d’homme en hiver et les ascensions à pied. Il bouleverse profondément la vie quotidienne au sommet, provoquant un clivage entre “avant” et “après”, entre ceux qui ont connu les ascensions longues et difficiles dans la neige et ceux qui arrivent au sommet en costume de ville, une serviette à la main, sans plus d’effort que s’ils avaient pris le métro.
Pendant la première décennie des années d’après- guerre, la priorité est donnée aux travaux d’infrastructure et à l’accueil des équipes de cosmiciens. C’est ainsi que s’installent successivement au Pic des équipes de l’Ecole Normale Supérieure avec Jean Daudin, de l’université de Manchester avec Patrick Blackett, prix Nobel de physique en 1948, et de l’Ecole Polytechnique avec Louis Leprince-Ringuet.

L’astronomie se développe avec la venue de plusieurs équipes au milieu des années cinquante. Des astronomes solaires de l’observatoire de Meudon, sous la responsabilité de Raymond Michard, installent un spectrographe à grande dispersion dans une nouvelle extension du bâtiment principal, baptisée laboratoire Marchand. Cet instrument sert pendant huit ans à presque tous les programmes de physique solaire de l’époque.

Par ailleurs une équipe d’astronomes de l’université de Manchester dirigée par Zdenek Kopal prend des dizaines de milliers de photos de la Lune au télescope Baillaud pour préparer l’alunissage des vols Apollo et financent en partie l’acquisition d’un nouveau télescope à miroir d’un mètre de diamètre pour ce même programme.

Ce nouveau télescope sert également à des expériences de tirs sur la Lune avec un laser, pour déterminer la distance Terre-Lune à quelques centimètres près en mesurant le temps que met un rayon laser pour revenir sur Terre après réflexion sur l’une des cibles placées sur le sol lunaire par les sondes spatiales.

La construction d’un grand télescope peut être mise à l’étude en 1964, après la disparition d’André Danjon. Son emplacement est décidé après des études en soufflerie, et une coupole d’un concept très original, que Bernard Lyot n’aurait pas désavoué, est adoptée. Les travaux de dérochement commencent en 1970 et le télescope est mis en service en juillet 1980, peu de temps avant la fin du mandat de Jean Rösch, le dernier des directeurs de l’époque héroïque, celle des pionniers.

Pic 2000

La menace de fermeture du site a conduit les responsables locaux à s’unir et lancer un vaste programme de rénovation. Aidé par les communes environnantes, le Département, la région Midi-Pyrénées, l’État français et l’Europe, le Syndicat Mixte nouvellement créé transforme l’observatoire en véritable site « scientifico-touristique ».

Des travaux d’aménagement très importants sont réalisés de 1996 à 2000, afin d’accueillir les visiteurs au sommet du Pic. Un tout nouveau téléphérique est installé, toujours dans un souci d’améliorer le confort du public. Après trois années de chantier et un investissement de 200 millions de francs, l’observatoire new-look ouvre enfin ses portes.

À près de 3000 mètres d’altitude, les visiteurs peuvent découvrir de nombreux espaces culturels aménagés sur plus de 4000 mètres carrés. Des expositions liées à l’astronomie, des spectacles filmés, des images de l’univers, des maquettes et diverses reconstitutions sont proposés en permanence aux touristes.

Différentes coupoles accueillent également le public, lui permettant de mieux appréhender le travail des scientifiques depuis des décennies. Par temps clair, on peut même apercevoir la ville de Biarritz et les monts du Cantal.

La fondation de l'Observatoire
(1878 - 1882)

L’histoire de l’Observatoire du Pic du Midi commence en fait à environ 300 mètres en dessous du sommet

Para saber másOffice de tourisme de Bagnères-de-BigorreVisitapicdumidi.comDonde estamosMapaPublicado porMusée LarreyShare

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